Souder en plein air, sur un portail, une rambarde ou une structure métallique de jardin, semble simple au premier regard. Pourtant, souder en extérieur impose de composer avec le vent, l’humidité, la poussière et parfois des sols instables. Sans une vraie préparation, l’arc devient capricieux, la protection gazeuse se disperse, la qualité de soudure en extérieur chute et les risques d’accident augmentent. L’objectif n’est donc pas seulement de “faire tenir” deux pièces, mais de garder un cordon sain, pénétrant et durable malgré les éléments.
L’enjeu se joue sur quatre grands piliers : la gestion du vent, la lutte contre l’eau sous toutes ses formes, la sécurité soudure en milieu ouvert, et des réglages poste à souder adaptés au chantier. Un bricoleur débutant comme un soudeur confirmé peut y parvenir, à condition de respecter quelques règles simples : choisir un matériel soudure extérieur réellement prévu pour ça, protéger le poste et la zone de travail, adapter la technique (MMA, MIG au fil fourré, TIG protégé) et vérifier systématiquement la mise à la terre et l’état des rallonges. Souder dehors, ce n’est pas improviser : c’est anticiper.
En bref
- Préparer l’environnement : zone sèche, stable, dégagée, avec protection contre les intempéries et bonne ventilation naturelle.
- Choisir le bon poste : indice IP adapté, conformité EN 60974-1, matériel robuste, éventuellement inverter MMA portable pour le chantier.
- Maîtriser la gestion du vent : écrans brise-vent, orientation par rapport au vent, procédés moins sensibles (MMA, fil fourré).
- Limiter l’impact de l’humidité : éviter pluie et sols détrempés, stocker électrodes au sec, housses de protection et câbles extérieurs.
- Assurer la sécurité soudure : EPI complets, mise à la terre soignée, contrôle des rallonges et des zones à risque d’incendie.
- Adapter les réglages poste à souder : intensité, tension, débit de gaz, diamètre d’électrode ajustés aux conditions de chantier.
Préparer son environnement pour souder en extérieur en toute sécurité
Avant de parler intensité ou diamètre de fil, la première étape consiste à préparer le terrain. Sur un chantier, Tom, bricoleur du week-end, a voulu réparer un portail en acier après la pluie. Sol boueux, rallonge posée dans une flaque, poste posé sur une pente : tout était réuni pour cumuler mauvaises soudures et danger électrique. La prévention des accidents soudure commence toujours par l’organisation de l’espace.
Pour un travail propre, la zone de soudage devrait ĂŞtre :
- Stable : pas de plan incliné supérieur à 10°, sinon caler ou arrimer le poste.
- Sèche autant que possible : pas de flaques proches des pieds, ni sous les câbles.
- Dégagée : produits inflammables, carburant, gaz, bois sec éloignés.
- Ventilée : circulation d’air suffisante pour évacuer les fumées, sans créer de tempête sur le bain de fusion.
Les fabricants recommandent souvent une plage de température d’utilisation du poste comprise entre -10 °C et 40 °C. En dessous, les câbles deviennent rigides et les composants souffrent ; au-dessus, le refroidissement n’est plus garanti. Pour le transport et le stockage, les appareils tolèrent en général de -25 °C à 55 °C, à condition d’être bien secs.
Un autre paramètre à surveiller est l’ambiance autour du chantier. L’air ne doit pas être saturé de poussières métalliques, gaz corrosifs ou vapeurs acides qui peuvent agresser l’électronique du poste et le soudeur lui-même. C’est aussi pour cette raison qu’on évite les environnements marins très humides ou les zones industrielles fortement chargées en brouillards chimiques.
La mise en place du poste suit des règles simples mais souvent négligées :
- Installer le poste à au moins 20 cm des murs et obstacles pour que l’air circule.
- Le raccorder à une prise 230 V – 50 Hz avec terre, protégée par un disjoncteur adapté (souvent 16 A pour les petits inverters).
- Éviter les rallonges enroulées et sous-dimensionnées pour ne pas créer de chute de tension ni d’échauffement.
Pour ceux qui cherchent un poste vraiment nomade et robuste pour souder dans le jardin ou sur un chantier extérieur, un comparatif d’inverters MMA modernes peut être utile. Un guide comme cette sélection de postes à souder inverter MMA aide à choisir un appareil compact, stable à l’arc et correctement protégé pour une utilisation dehors.
| Élément de préparation | Recommandation | Risque si ignoré |
|---|---|---|
| Inclinaison du poste | Moins de 10°, calage si besoin | Chute de l’appareil, dommages internes |
| Présence d’eau au sol | Éloigner câbles et poste des flaques | Électrocution, courts-circuits |
| Dégagement autour du poste | 20 cm mini en périphérie | Surchauffe, baisse de performance |
| Produits inflammables | Stocker loin de la zone d’étincelles | Départ de feu, explosion |
| Ventilation | Air frais sans courant d’air violent | Accumulation de fumées, arc instable |
Une bonne préparation du terrain n’est jamais du temps perdu : elle limite les dangers, réduit le stress et met le soudeur dans les meilleures conditions pour se concentrer sur son geste.

Choisir un matériel soudure extérieur adapté : protections IP, normes et robustesse
Une fois l’environnement prêt, le cœur du sujet reste le matériel soudure extérieur. Tous les postes ne sont pas faits pour affronter l’humidité, les chocs et la poussière d’un chantier. Un modèle prévu pour l’atelier ne réagira pas de la même façon sous une bruine fine ou en plein vent.
Un critère clé pour protection contre les intempéries est l’indice IP (Ingress Protection). Pour un poste utilisé régulièrement dehors, viser un boîtier proche d’un IP65 est une bonne base :
- 6 : étanchéité complète à la poussière.
- 5 : résistance aux jets d’eau de faible pression venant de toutes les directions.
Cela ne signifie pas qu’on peut souder sous une averse battante, mais que la pluie légère, les projections d’eau ou la poussière de chantier ne mettront pas immédiatement l’appareil hors service. Les fabricants sérieux mentionnent cet indice sur la plaque signalétique ou la notice.
À côté de l’IP, certaines normes offrent un filet de sécurité supplémentaire :
- EN 60974-1 : exigences de sécurité et de performance pour les sources de courant de soudage à l’arc.
- Marquage CE : conformité aux directives européennes (basse tension, compatibilité électromagnétique).
- Certification TÜV : tests réalisés par un organisme indépendant sur la sécurité et la durabilité.
Un poste conforme à ces références est conçu pour supporter les écarts de température, les vibrations et les conditions réelles d’un chantier. Les inverters MMA modernes, compacts et légers, sont particulièrement appréciés pour leur transport facile entre l’atelier et l’extérieur, certains fonctionnant même sur groupe électrogène de qualité.
Sur le plan pratique, pour souder en extérieur, il est utile de vérifier :
- La présence de protections thermiques et anti-surtension.
- La solidité des connecteurs de câbles (type DINSE bien verrouillés).
- La longueur des câbles, suffisante pour rester loin des flaques ou bords de toit.
| Caractéristique | Intérêt en extérieur | Conseil d’achat |
|---|---|---|
| Indice IP | Protection pluie fine et poussière | Privilégier IP54 à IP65 pour usage fréquent dehors |
| Norme EN 60974-1 | Sécurité électrique et thermique | Vérifier la mention sur la fiche technique |
| Certification TÜV / CE | Fiabilité et conformité générale | Opter pour des marques transparentes sur leurs tests |
| Poids et compacité | Transport aisé sur échafaudage ou jardin | Choisir un inverter léger avec sangle ou poignée |
| Longueur de câbles | Positionnement sécurisé par rapport aux zones humides | Prévoir rallonges de soudage adaptées plutôt qu’électriques |
C’est cette combinaison de protections, de normes et de conception robuste qui permet à un poste de rester fiable dehors, sans transformer chaque chantier en loterie.
Une fois le bon matériel choisi, reste à affronter l’ennemi numéro un des soudures dehors : le vent.
Gestion du vent : techniques de soudage extérieur pour protéger le bain de fusion
Le vent perturbe deux choses essentielles : la stabilité de l’arc et la protection gazeuse. Sur un MIG/MAG classique avec gaz, un souffle latéral suffit à chasser le gaz protecteur et à remplir le cordon de porosités. La gestion du vent est donc un point central pour conserver une bonne qualité de soudure en extérieur.
Les solutions se jouent sur trois plans : l’aménagement du poste de travail, le choix du procédé et les réglages.
- Aménagement : installer un écran brise-vent (bâche, panneau OSB, tôle), utiliser une tente de chantier ouverte côté soudeur.
- Orientation : se placer si possible dos au vent pour que les fumées partent vers l’avant, loin des voies respiratoires.
- Choix du procédé : privilégier MMA (électrode enrobée) ou MIG au fil fourré auto-protecteur en cas de vent soutenu.
Un soudeur qui doit reprendre une rambarde sur un balcon venteux aura par exemple intérêt à passer en électrode enrobée rutilo-basique de 2,5 mm, avec un inverter réglé autour de 80–90 A sur acier fin, plutôt que de lutter avec un MIG sous gaz en prise directe avec le vent.
Quelques repères pratiques pour les procédés courants :
| Procédé | Sensibilité au vent | Conseils en extérieur |
|---|---|---|
| MMA (électrode enrobée) | Faible | Choisir des électrodes adaptées, arc assez court, intensité légèrement majorée |
| MIG/MAG gaz | Élevée | Augmenter légèrement le débit de gaz, utiliser buses longues, créer un brise-vent |
| MIG fil fourré auto-protecteur | Modérée | Idéal pour extérieur venteux, pas de gaz externe, vérifier les projections |
| TIG | Très élevée | Utiliser grosses buses, débit de gaz augmenté, écrans pare-vent indispensables |
Sur poste MIG, le soudeur peut augmenter le débit de gaz de quelques litres/minute et utiliser une buse plus large pour créer un “parapluie” gazeux autour du bain. Mais il y a une limite : au-delà d’une certaine vitesse de vent, le gaz est impossible à stabiliser. C’est là que le changement de procédé devient la vraie solution.
- Pour les réparations rapides : MMA avec électrodes adaptées au chantier extérieur.
- Pour les longerons, châssis ou gros travaux : fil fourré auto-protecteur permettant une avance plus rapide.
- Pour les soudures fines et précises en inox ou alu : TIG, mais uniquement derrière écrans et avec réglages pointus.
Dominer le vent, c’est accepter de l’intégrer à son plan de travail : modifier l’orientation, ajuster le procédé, jouer sur l’intensité et la vitesse d’avance pour garder un bain de fusion protégé.

Humidité, sécurité soudure et prévention des accidents en plein air
Si le vent abîme la soudure, l’humidité menace directement l’intégrité du soudeur et du matériel. Eau au sol, bruine, rosée du matin, pièces métalliques froides : chaque source d’humidité peut accentuer les risques d’électrocution et détériorer le cordon (porosités, soufflures, fissures). La sécurité soudure en extérieur repose donc sur un principe simple : limiter autant que possible le contact avec l’eau et l’humidité, pour le soudeur comme pour l’équipement.
Quelques règles clés pour la prévention des accidents soudure liés à l’eau :
- Ne pas souder sous la pluie, la neige ou dans un brouillard dense.
- Éviter les sols saturés d’eau, les flaques et les surfaces glissantes.
- Porter des chaussures de sécurité isolantes et antidérapantes.
- Utiliser des gants spécifiquement conçus pour la soudure, parfois avec traitement hydrophobe.
Pour protéger le poste lui-même, l’emploi de housses imperméables adaptées permet de préserver les parties sensibles tout en laissant accès aux commandes. Le soudeur peut aussi installer un abri provisoire (tonnelle, tente de chantier, bâche) pour tenir à distance la rosée et les projections d’eau. Cela participe à la protection contre les intempéries sans enfermer complètement les fumées.
La question des câbles et des rallonges est centrale :
- Choisir des câbles électriques homologués extérieur, avec isolation renforcée.
- Protéger les jonctions par des boîtiers étanches ou les surélever avec des supports.
- Vérifier régulièrement l’intégrité de la gaine pour détecter coupures et écrasements.
La mise à la terre reste un pilier discret mais incontournable. Un piquet de terre enfoncé en profondeur offre une bien meilleure référence que l’utilisation improvisée d’une rambarde ou d’un grillage existant, dont la continuité électrique est incertaine.
| Source de risque liée à l’humidité | Conséquence possible | Mesure de prévention |
|---|---|---|
| Sol détrempé | Fuite de courant, glissade | Plancher bois/palettes, chaussures isolantes |
| Pluie fine ou rosée | Infiltration dans le poste | Housse étanche, abri temporaire |
| Rallonge posée dans une flaque | Électrocution, court-circuit | Rallonge surélevée, boîtier étanche |
| Électrodes humides | Porosité, arc instable | Stockage au sec, four de reséchage |
Sur un chantier extérieur, les EPI doivent aussi tenir compte de la météo : vêtements plus couvrants pour se protéger du froid sans perdre la mobilité, casquette sous le masque en plein soleil, lunettes claires de protection dès que le casque est relevé. La sécurité n’est pas qu’une affaire de gants et de masque : c’est un ensemble cohérent, du sol aux épaules.
Travailler en sécurité permet ensuite d’exploiter au mieux les différentes techniques de soudage disponibles dehors, sans prendre de risques inutiles.
Réglages poste à souder et choix des procédés pour optimiser la qualité de soudure en extérieur
Une fois le cadre sécurisé, l’efficacité repose sur de bons réglages poste à souder et sur le choix judicieux du procédé. Dehors, l’arc peut devenir irrégulier, le métal perce plus vite sur tôle fine froide, et les cordons manquent de pénétration si l’intensité est trop prudente. Adapter les paramètres aux techniques de soudage extérieur fait toute la différence.
Pour un inverter MMA courant, quelques repères indicatifs sur acier doux :
- Électrode 2,0 mm : 40–60 A pour tôles très fines et petites pièces.
- Électrode 2,5 mm : 70–100 A pour épaisseurs de 3–5 mm.
- Électrode 3,2 mm : 100–130 A pour sections plus importantes.
En extérieur, il est souvent pertinent d’augmenter légèrement l’intensité par rapport au travail en atelier pour compenser le refroidissement plus rapide des pièces et les petites pertes liées aux rallonges. Le soudeur garde cependant un œil sur la forme du bain : s’il devient trop fluide et instable, il faut réduire l’intensité ou accélérer la vitesse d’avance.
En MIG/MAG, la logique est similaire : régler la tension et la vitesse de fil pour obtenir un arc régulier, puis ajuster le débit de gaz lorsque les conditions le permettent. Sur fil massif, on se situe souvent entre 10 et 15 L/min en atelier ; dehors, monter de 2 à 3 L/min peut aider, à condition que le vent soit maîtrisé par un écran.
| Procédé | Réglage clé | Ajustement spécifique extérieur |
|---|---|---|
| MMA | Intensité et longueur d’arc | Légère hausse d’ampérage, arc plus court |
| MIG/MAG gaz | Vitesse fil / tension / débit gaz | +2–3 L/min de gaz, buse plus large, écrans |
| MIG fil fourré | Vitesse fil / tension | Limiter la vitesse si projections, soigner le sens de soudage |
| TIG | Intensité / débit gaz / diamètre tungstène | Augmenter débit, grosse buse, courant pulsé si dispo |
Les réglages théoriques ne remplacent pas les essais sur pièce témoin. Avant d’attaquer la soudure visible sur le portail de la maison, il est toujours judicieux de réaliser quelques cordons sur une chute de même épaisseur, dehors, avec le même vent et la même température. Cela permet d’ajuster finement :
- La vitesse d’avance pour éviter surépaisseur ou sous-remplissage.
- L’angle de la torche ou de l’électrode (en général 10–20° dans le sens d’avance).
- La distance à la pièce pour garder un arc stable sans collage.
Les postes récents offrent parfois des synergies automatiques (MIG synergique, fonctions Hot Start, Arc Force sur MMA) qui aident à garder un arc constant, particulièrement appréciable dehors, lorsque les positions sont inconfortables. Comprendre ces assistants et les tester avant le chantier fait gagner en sérénité.
Quiz : Soudage en extérieur
Testez vos connaissances sur le soudage en extérieur : vent, humidité, sécurité et réglages. Lisez chaque question et choisissez la meilleure réponse.
Bien réglé et bien utilisé, le poste devient un allié fiable, capable de produire en plein air des soudures qui n’ont rien à envier à celles réalisées à l’abri.
Peut-on souder sous la pluie ou sur sol mouillé en extérieur ?
Il est fortement déconseillé de souder sous la pluie, la neige ou sur un sol détrempé. L’eau augmente le risque d’électrocution et peut provoquer des courts-circuits dans le poste et les rallonges. Il vaut mieux attendre que le sol sèche, installer un abri temporaire et isoler la zone de travail avec des palettes ou un plancher sec avant de commencer.
Quel procédé de soudage est le plus adapté au vent ?
En extérieur venteux, le procédé MMA à l’électrode enrobée et le MIG au fil fourré auto-protecteur sont les plus tolérants. Ils ne dépendent pas ou peu d’un gaz de protection externe, donc le vent a moins d’impact sur la stabilité du bain de fusion que sur un MIG/MAG sous gaz ou un TIG.
Comment protéger un poste à souder utilisé régulièrement dehors ?
Il est conseillé de choisir un poste avec un bon indice IP, conforme à la norme EN 60974-1, puis de le protéger avec une housse adaptée ou un abri léger. Après chaque chantier, un nettoyage à l’air comprimé sec, le contrôle des câbles et le séchage complet de l’appareil prolongent nettement sa durée de vie.
Faut-il modifier les réglages en passant de l’atelier à l’extérieur ?
Oui, dans la plupart des cas il est utile d’ajuster légèrement l’intensité, la vitesse d’avance et, en MIG/TIG, le débit de gaz pour compenser le refroidissement plus rapide des pièces et les perturbations liées au vent. Quelques cordons d’essai sur une chute permettent de valider ces réglages avant d’attaquer la pièce réelle.
Quels EPI sont indispensables pour souder en extérieur ?
En plus du masque de soudure adapté, il faut des gants spécifiques soudure, des vêtements couvrants en coton épais ou cuir, des chaussures de sécurité isolantes et antidérapantes, et idéalement une protection auditive si le chantier est bruyant. En plein air, ces EPI doivent aussi tenir compte de la météo : protection contre le froid, le soleil et l’humidité.

